« […] nous ne pouvons pas présupposer avec
« […] nous ne pouvons pas présupposer avec arrogance que les formes de vie et les énoncés du sécularisme progressiste épuisent nécessairement les façons de donner sens à sa vie et de vivre de façon accomplie dans ce monde. En prendre conscience m’a conduite à considérer ma propre certitude politique sur les motivations de certains courants du mouvement islamiste comme l’effet d’une forme de provincialisme intellectuel. », p.8-9
«Mais les questions que j’ai été amenée à me poser, et que j’aimerais poser aux lecteurs [lectrices] également, sont les suivantes : mes conceptions politiques se heurtent-elles à la responsabilité qui me revient pour la destruction de certaines formes de vie qui permettent à des femmes « non éclairées » d’apprendre à vivre plus librement ? Est-ce que je comprends seulement tout à fait les formes de vie que je tiens si passionnément à transformer ? Une connaissance intime des univers distinct du mien me conduit-elle parfois à remettre en question ma propre certitude quant à ce que je prescris comme mode de vie supérieur à tous les autres ? », p.289.
Saba Mahmood, Politique de la piété. Le féminisme à l’épreuve du renouveau islamique, (2005), trad. Nadia Marzouki, Paris, Editions La Découverte, 2009.